Charles Camoin, une flamboyante exposition!
"En tant que coloriste, j'ai toujours été et je suis encore un fauve en liberté"
Oui, Cézanne avait bien raison de l'encourager à peindre les putains! Il y a une liberté joyeuse à regarder ses peintures ! Tout en se confrontant aux modèles de l’art occidental, Camoin tend à construire une expression moderne du nu, d’un corps décomplexé et libéré en total opposé avec les bonnes mœurs de la bourgeoisie bien-pensante de la fin XIXeme et du début du XXème siècle. Il s’affranchit d’une représentation fidèle au profit d’une expressivité plastique qui est toujours un travail d’après nature. Le vivant est passé au filtre de la sensation colorée et d'une composition parfaite qui induit une belle énergie!
Charles Camoin (1879 - 1965) arrive à Paris en 1897 et fréquente l'atelier de Gustave Moreau aux Beaux-Arts où il rencontre Henri Matisse et Albert Marquet.
Ensemble ils parcourent la ville et ses alentours pour peindre les paysages dans une veine post-impressioniste, à la composition et la touche colorée.
Comme les pionniers de la photographie, ils "descendent" dans la rue pour croquer sur le vif la silhouette des passants ou leur environnement immédiat dans un trait elliptique et concis. Paris constitue un véritable terrain de jeux et d’expériences. Camoin apprend à dompter son nouveau milieu et à s’approprier son art. Il fréquente le Bateau-Lavoir, s'installe à Montmartre. Les années bohème, les années "de chien", la peinture s'en ressent, plus sombre, plus expressionniste, ceinte d'un lourd trait noir. Est-ce celà qu'il a voulu oublier en détruisant une partie de son oeuvre au retour de son voyage à Tanger où il avait rejoint Matisse à l'hiver 1913-14? De ses voyages, il renoue avec des teintes plus lumineuses, orienté vers la transcription des atmosphères.
Et comme constante, le vivant, passé au filtre de la sensation colorée et traduit par la matière sur la toile selon une harmonie picturale à même d’exprimer la vie.
Lola sur la terrasse, 1910