Hubert Le Gall,
Hubert au pays des Dieux !
Sculpteur, designer, scénographe, mais aussi magicien et philosophe....
par Véronique Dupard-Mandel
publié le 10 décembre 2022
©estheteplace
On le dit sculpteur, designer et scénographe mais en réalité c’est un magicien qui métamorphose nos mondes et s’amuse de l’art décoratif, son terrain de jeu favori. En parfait illusionniste, il transforme tables, consoles, canapés, vases, lampes et autres accessoires en une suite d’œuvres animées. Du fond de son chapeau il fait sortir des bougeoirs lapins-agiles malicieux, des miroirs « Butterfly », des appliques « Serpentin », des cabinets « Pinocchio », des bureaux « Albatros », des fauteuils « Baleine », des lampadaires canards « Zébulon, le bulleur », des fleurs-tables, des commodes « goutte d’eau » ou « azur »… Un véritable bestiaire et une flore nés de son imaginaire au symbolisme débridé.
Et quand ce Merlin l’enchanteur ne convoque pas les astres ou le cosmos, c’est du côté de la Grèce antique qu’il va plonger dans la mythologie.
Avec brio, il a ainsi investi la « Villa Kérylos » plantée sur la pointe rocheuse de la Baie des fourmis à Beaulieu-sur-Mer. Cette villa, temple néo-grec, fut commanditée par le mécène-archéologue Théodore Reinach à l’architecte Emmanuel Pontrémoli au début du XIXème siècle. En 2021, HLG nous offrit une réinterprétation enchanteresse et ludique du lieu : ses installations, objets ou sculptures devinrent « Ruban d’Aphrodite, Cratère du temps, Murmure des âmes, Inspiration du Poète, Chant des sirènes, Parade des Minotaures, sac de Trois, Satyre qui se prend pour Apollon » …
Notre Ulysse est-il revenu de ce beau voyage avec les préceptes d’une nouvelle philosophie ? Quoi qu’il en soit Hubert le Philhellène a rapporté dans sa musette de quoi nous surprendre à nouveau, en témoigne l’illustration d’un petit recueil dédié à EPICURE , « Lettre à Ménécée et autres œuvres », édité par Les Belles Lettres et traduit par Jean-Louis Poirier.
Une belle réflexion sur son rapport épicurien aux objets.
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« Travailler avec les vases, le cratère étant support de l’histoire chez les Grecs, symbolise un élément catalyseur - celui du contenant qui se rempli et se vide, qui transmet par fluidité de l’un a l’autre. J’ai associé cette idée du contenant au corps humain. Ce vase qui se vide, qui se charge, qui souffre, qui est entouré du monde extérieur, qui lui est bienveillant ou malveillant. Il est dans l’espace, n’a pas d’environnement matérialisé, il est un peu comme une âme, une enveloppe – une analogie du vase, de la vie et de la mort – L’épicurien, reste sur lui-même, se protège du monde extérieur – cherche en lui cet équilibre ». HLG