Louis de Bayser, profession expert
Le dessin c’est la part intime de l’artiste !
par Véronique Dupard-Mandel
publié le 7 février 2022
©estheteplace
Rue Sainte-Anne on connaissait la réputation des numéros 7, 11, 12, 17, 34, 47, 63*… chacun concourant à sa manière à faire l’histoire de Paris, du XVIIème siècle aux années 70/80, et voici le 69, haut lieu de… l’expertise !
Au fond de la cour, à droite, au 1er étage et derrière la grande porte vitrée, on accède au Saint des Saints du Dessin!
C’est ici qu’officient Louis de Bayser et ses 3 frères, Patrick, Mathieu et Augustin, car comme les 3 mousquetaires, ils sont quatre et leur domaine d’action c’est l’expertise en dessin, autrement dit, la catégorie reine !
Louis de Bayser, pas tout à fait la cinquantaine, l’allure juvénile, nous raconte le métier :
« On devient expert à partir du moment où l’on commence à avoir une certaine vision du domaine dans lequel on travaille. Au début c’est le brouillard et il faut un certain temps avant qu’apparaisse une certaine clarté, que l’artiste surgisse d’une manière naturelle dans votre cerveau à la vue d’un dessin. L’expertise c’est un cheminement qui prend du temps.
Elle s’acquiert tout au long d’une carrière, c’est un puit sans fond. Il n’y a pas de plénitude, on est toujours en train d’apprendre. C’est ce qu’il a d’incroyable dans ce métier, on est toujours en train d’apprendre et c’est très motivant ! On a l’impression de partir d’une base solide mais elle se consolide chaque fois que l’on nous présente un nouveau dessin. »
Le dessin c’est la part intime de l’artiste !
Les peintres formatés, au cours du XVIe, XVIIe et XVIIIème siècles, par les commandes officielles s’expriment de façon plus intime à travers le dessin, plus naturelle, plus libre.
Mathieu et Louis de Bayser ©estheteplace
Au Cabinet de Bayser, le quatuor, rejoint parfois par le chef d’orchestre Bruno de Bayser - père, expertise des oeuvres du XVème jusqu’au XXème. Avec une prédilection pour le XVIème Italien : « Le XVIème est le domaine de l’excellence du dessin, de Zuccaro à Michel-Ange, des maniéristes florentins aux classiques romains. Le XVIème est le summum de l’art du dessin dans la période qui est notre expertise. »
Jusqu’au 19ème , le dessin très développé dans l’enseignement et dans les ateliers a toujours eu un rôle important dans l’apprentissage des élèves. Les maîtres donnaient des dessins à copier ou à reproduire. Ceci explique qu’une grande partie des dessins restent anonymes. Entourages, ateliers, écoles… Et puis à contrario un dessin peut être attribuable avec certitude, soit parce qu’il est préparatoire d’un tableau, ou qu’il ressemble à tous les dessins qui font partie du corpus de l’artiste. Il y a des éléments irréfutables comme la technique, le papier de l’époque, des faisceaux qui concordent pour dire avec certitude que le dessin est de tel artiste.
Ainsi les experts investiguent, scrutent, analysent la beauté de la courbe, le tracé d’une ligne, la force de la pierre noire, le lissé du crayon, le gras ou le sec du pastel, la chaleur de la sanguine, la transparence d’une encre de chine, le modelé d’un lavis, le clair-obscur du fusain, sans oublier l’aquarelle et la gouache… Avec la précision du scientifique, ils évaluent la maîtrise de la technique ou du geste, traquent l’origine de la matière, et avec l’intuition de l’expérience et le génie du détective, ils vous délivrent, ou pas, le nom du petit maître ou du grand !
Louis de Bayser, est également président de Fine Arts Paris et du salon du dessin.
Mathieu et Louis de Bayser, dans le grand salon de la galerie de Bayser ©estheteplace
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